Incohérence intrinsèque

L’Eglise enseigne que la participation à l’Eucharistie est fondamentale pour tout Chrétien :

Elle nous dit ainsi que l’Eucharistie est « source et sommet de toute vie chrétienne », qu’elle contient « tout le trésor spirituel de l’Eglise, c’est-à-dire le Christ lui-même » et Jean lui-même nous dit « En vérité, en vérité, je vous le dis, si vous ne mangez la Chair du Fils de l’homme et ne buvez son Sang, vous n’aurez pas la vie en vous  (Jn 6, 53) » 

Elle nous enseigne également (Catéchisme de l’Eglise Catholique, 1393) en liaison avec Saint Jean que « la communion nous sépare du péchéLe Corps du Christ que nous recevons dans la communion est  » livré pour nous « , et le Sang que nous buvons, est  » versé pour la multitude en rémission des péchés « . C’est pourquoi l’Eucharistie ne peut pas nous unir au Christ sans nous purifier en même temps des péchés commis et nous préserver des péchés futurs[)

Refuser l’accès à l’Eucharistie à certains des fidèles, sous raison de leur état de Péché grave, reviens donc à leur refuser la Vie et l’accès à la source et au sommet de la vie Chrétienne, ce qui peut sembler constituer une ambigüité, voire une incohérence  fondatrice de cette position.

Les partisans de l’interdiction de la communion s’appuient souvent sur 1 Co, 11, 27-29, où Saint Paul écrit fermement « Ainsi donc, quiconque mange le pain ou boit la coupe du Seigneur indignement aura à répondre du corps et du sang du Seigneur. Que chacun donc s’éprouve soi-même, et qu’ainsi il mange de ce pain et boive de cette coupe; car celui qui mange et boit, mange et boit sa propre condamnation, s’il ne discerne le Corps. ».

Il y aurait probablement beaucoup à écrire sur la dignité à laquelle pense Paul (ne faut-il pas plutôt y voir la nécessité de la reconnaissance de la transubstantation que l’état d’absence de péché pour permettre la Communion) ? Si l’on regarde par exemple les lignes qui précèdent, Paul semble conclure ici un  rejet d’une coutume consistant à manger et boire jusqu’à l’ivrognerie dans la maison du Seigneur elle-même. Plus ironiquement, on pourrait aussi citer ce que dit Paul quelques lignes plus haut (1, Co, 11,  « Si donc une femme ne met pas de voile, alors, qu’elle se coupe les cheveux! Mais si c’est une honte pour une femme d’avoir les cheveux coupés ou tondus, qu’elle mette un voile … Est-il convenable que la femme prie Dieu la tête découverte? ») et proposerais, dans le contexte politique actuel, à l’Eglise d’imposer le port du voile pour permettre la communion …


[1]C’est moi qui souligne